Gestion Du Poids - Obésité

En 2014, l’OMS enregistre près de 2 milliards de personnes de plus de 18 ans en surpoids, dont 600 millions obèses, un chiffre qui a doublé depuis 1980 ! 

Quant aux enfants de moins de 5 ans en surpoids, ils sont 42 millions.

La dernières étude publiée en avril 2016 dans The Lancet arrive à 650 millions d’obèses, 13% de la population mondiale, soit une croissance de presque 10% en un an. 

Si ce rythme persiste, dès 2025, les obèses représenteront 20% de la population mondiale.

Le surpoids et l’obésité se définissent par une composition corporelle où c’est la masse grasse et elle seulement qui se trouve en excès.

On peut avoir une idée de sa masse grasse en calculant son Indice de Masse Corporelle, IMC. Ou via une balance à impédancemètre. 

La masse grasse est génétiquement plus élevée chez la femme que chez l’homme, une partie du coût calorique d’une grossesse et de l’allaitement. 

La graisse sert de réserve calorique et d’isolation thermique. Chez une personne enveloppée, la dépense énergétique liée au maintien de la température ou thermogénèse, est réduite, ce qui ne va pas faciliter la perte de poids.

Et le tissus adipeux est loin d’être un système inerte. Il a des fonction hormonales. Par exemple, il sécrète de la leptine, ce qui réduit la prise alimentaire lorsqu’il y a plus de graisse. Mais on constate que les personnes en surpoids ne répondent plus normalement à la leptine. Elles sont résistantes à la leptine, comme on peut être résistant à l’insuline, ce qui contribue à ce qu’elles accumulent de la graisse au-delà de leurs besoins.

Il fabrique aussi des hormones sexuelles à partir des hormones sécrétées par les glandes surrénales, grâce à des outils enzymatiques appelés aromatases.

Ce qui fait que le tissus adipeux est capable de produire des œstrogènes chez la femme même après la ménopause et cela explique que les femmes enrobées souffrent moins des symptômes de la ménopause, mais plus de cancers du sein.

Chez les hommes ces activités aromatases peuvent déséquilibrer le rapport androgènes/œstrogènes, contribuer à des pertes de vitalité sexuelle (facilement compensées par la nourriture, l’alcool) et à même des gynécomasties (développement de seins)

L’excès de bière où le houblon contient des œstrogènes-like et le nombre de perturbateurs endocriniens auxquels nous sommes tous exposés aggravent ces risques.

Le tissus adipeux sert d’éponge à tout ce qui est liposoluble, comme perturbateurs endocriniens, et aussi substances censées protéger les graisses de l’oxydation, comme la vitamine E et les caroténoïdes comme bêta-carotène, ce qui fait que les personnes en surpoids en manque pour :

-       Protéger ses lipides circulants, ce qui augmente le risque de pathologies cardio-vasculaires

-       Protéger les lipides de ses membranes cellulaires, ce qui accélère son vieillissement en particulier cérébral ! 

Les complications du surpoids :

En plus du problème d’image de soi et sociale, véritable problème médical et de santé publique qui favorise :

-       L’arthrose (hanche, genoux)

-       Les troubles du retour veineux, les phlébites et embolies pulmonaires

-       De nombreuses complications de la grossesse et de l’accouchement (diabète gravidique, toxémie, dystocie…), risque de surpoids (SP) / diabète transmis à l’enfant porté

-       Stéatose hépatique : accumulation de graisses dans le foie qui deviennent inflammatoires

-    Syndrome métabolique défini par un SP androïde associé à une intolérance au glucose / hyper-insulinémie, une dyslipidémie (triglycérides et/ou chol LDL élevés et HDL bas), hypertension. Le syndrome métabolique est presque toujours associé à une CRP élevée (marqueur de l'inflammation), mène au diabète et aux pathologies cardio-vasculaires.

-       Le diabète

-       Les maladies cardiovasculaires

-       Les cancers du sein, du colon, de la prostate

-       Le déclin cognitif

-       La dépression

-       L’apnée du sommeil

-       Un vieillissement accéléré et une espérance de vie réduite

Qu’est ce qui influence notre surpoids ?

C’est une maladie multifactorielle !!

Prédispositions :

Obésités médicales ou génétiques = minorité -> prise en charge médicale.

Une grande sensibilité à la prise de poids conduit à une obésité que si l’alimentation est inadéquate et/ou l’environnement défavorable.

Sensibilité ne veut pas dire fatalité.

Les mauvaises habitudes alimentaires peuvent aussi se transmettre de génération en génération…

Avant la naissance :

Hypothèse de David Barker : l’alimentation et le mode de vie de la maman durant le développement prénatal ont un impact direct sur la santé à long terme de l’enfant après sa naissance. 

La malnutrition in utéro peut être imputable à des apports alimentaires de la mère qui sont inappropriés avant ou durant la grossesse. Ou également à cause d’un transfert inadéquat des nutriments ou encore un trouble de transferts à travers le placenta. Cette malnutrition aura un impact sur le poids de naissance du nourrisson et son développement ultérieur. Et surtout elle favorisera tout une série de systèmes enzymatiques et hormonaux qui favoriseront à l’âge adulte l’émergence de problèmes de santé comme l’hypertension, la résistance à l’insuline, l’athérome.

Barker a été le premier à parler d’une véritable programmation intra-utérine d’un phénotype économe favorisant une augmentation du risque de pathologies métaboliques à l’âge adulte.

De plus on sait maintenant que le poids de la maman avant la grossesse influencera le poids du BB après la naissance. Les BB de maman en SP avant la grossesse grandissement moins. L’hypothèse est que la quantité importante d’acide gras libres transmis par la maman au fœtus ralentit la production d’hormones de croissance à celui-ci.

La sélection naturelle :

Les populations touchées par des disettes ont développé des gènes destinés à «épargner» les calories afin de mieux affronter les famines. Mais dans notre environnement de surabondance ou les apports sont supérieurs aux besoins depuis plusieurs dizaines d’années, toutes les calories sont souvent stockées et mènent à des excès de masse grasse de + en + importants.

Nutrigénomie et nutrigénétique :

La nutrigénomique est la science qui étudie l’influence de ce que nous mangeons sur l’expression de nos gènes.

La nutrigénétique s’intéresse à l’influence des variations génétiques interindividuelles sur les réponses physiologiques induites par la consommation d’un régime, aliment ou nutriment.

Il existe une relation à double sens entre ce que nous mangeons et la façon dont nous exprimons nos gènes. 

Certains nutriments jouent un rôle potentiel important sur nos gènes. (CF méthylation) Ce sont entre autres les vitamines C, B9, B12, le zinc, le sélénium et les acides gras, les bons comme oméga 3 ou le GLA/DGLA et mauvais comme les graisses hydrogénées, trans ou excès de oméga 6.

D’autres molécules contribuent à protéger nos gènes comme catéchines de thés verts (EGCG), quercétine de la pomme ou de l’oignon, curcumine, anthocyanes de l’aubergine, des framboises ou du vin rouge, l’acide rosmarinique du romarin, les caroténoïdes de nombreux fruits & légumes….

Les nutriments clés dans le surpoids :

S’il est un évidence que les excès mènent à une prise de SP, les carences en nutriments peuvent constituer un frein à l’amaigrissement et même contribuer à la prise de poids

Le magnésium est un nutriment clé dans la lutte contre le surpoids, il contribue à :

-       Rompre les cercles vicieux fatigue - stress – surcharge calorique – hyperinsulinisme

-       Améliore le rapport noradrénaline - sérotonine et le contrôle pulsionnel

-       Permettre de produire plus d’énergie avec moins de calories

-       Faciliter la distribution de l’oxygène et des nutriments dans les tissus

-       Assurer le fonctionnement de la pompe Na/K et réduire la rétention d’eau

-       Prévenir les complications métaboliques et cardio-vasculaires

-       Réduire l’absorption des graisses saturées (forme un savon insoluble avec les graisses saturées qui sont éliminées)

Le zinc est la clé de l’anabolisme ! :

En l’absence de zinc toute croissance cellulaire est arrêtée.

La masse musculaire est la masse qui dépense. Renforcer la masse musculaire permet d’augmenter le métabolisme. Plus nous en avons plus nous aurons la capacité de brûler des calories, dont la graisse.

Il est donc clé de renforcer la masse musculaire pour bénéficier d’une composition corporelle équilibrée -> gagner de la masse maigre, celle qui dépense.

Le zinc est depuis l’existence des bactéries le catalyseur universel des gènes et de la production de protéines, ce qu’on appelle l’anabolisme.

80% de la population ne reçoit pas par l’alimentation les AJR de 15mg.

Le zinc est de – en – bien absorbé avec l’âge -> séniors sont déficients. 

Le fer, l’iode, le sélénium, le potassium, le chrome, les vitamines thiamine, riboflavine, nicotinamide, pyridoxal, biotine, MTHF, cobalamine, la vitamine D, les acides gras oméga 3, le CoQ10, l’acide alpha lipoïque, la cannelle, les polyphénols, les prébiotiques, les probiotiques, la tyrosine sont des outils essentiels dans la gestion du surpoids.

L'activité physique, la gestion d'un bon sommeil, un environement dépollué sont des points importants également.

La résistance à l’insuline et l’inflammation chronique sont des couples délétères qu’il faut absolument prendre en compte également dans la gestion du surpoids. 

L'activité physique améliore la sensibilité à l'insuline en augmentant :

- les transporteurs du glucose, GLUT 4

- la capilarité des muscles

- la sélection des mitochondries les plus éfficaces

- l'élasticité des artères

- la capacité à bruler de l'oxygène

et en diminuant les graisses abdominales

Obésité et diabète, les liaisons dangereuses 

Deux maladies intimement liées. 

Tous les obèses ne deviennent pas diabétiques mais l’écrasante majorité des DT2 (diabète de type 2) sont en SP ou obèses.

Le DT2 non pris en charge est caractérisé par une hyperglycémie chronique, un taux de glucose trop élevé dans le sang.

Chez un individu sain l’insuline permet l’utilisation du sucre par les cellules ou son stockage si le sucre est présent en excès.

Chez un DT2 l’insuline perd d’abord de son efficacité (sensibilité), on parle alors de résistance à l’insuline. Mais dans un 1ertemps l’organisme réagit à cette situation et compense en sécrétant une quantité d’insuline + importante, qui va d’ailleurs augmenter le stockage d’acides gras dans le tissu adipeux.

Dans un second temps, les cellule β du pancréas ne peuvent plus accroître leur production d’insuline et s’épuisent. La glycémie ⬆︎ et la quantité d’insuline diminue avec le temps. Le diabète s’installe progressivement.

La prise en charge du DT2 se base d’abord sur des mesures hygiéno-diététiques.

Durant toute la phase de résistance à l’insuline, la situation est réversible !

Une bonne alimentation, l’activité physique régulière, un mode de vie non sédentaire et certains compléments alimentaires spécifiques constituent la base de la prise en charge .

Mais sans une intervention rapide, la maladie va progresser. Une fois le diabète installer, si la glycémie n’est pas abaissée par des traitements et un mode de vie adapté, elle peut générer de graves problèmes  de santé : cardio-vasculaires, rénaux, oculaires, neurologiques, dépression immunitaire et vieillissement accéléré.

Cette maladie chronique demande un traitement individualisé et une surveillance étroite de votre médecin.

De saines habitudes de vie sont à la base de ce traitement. Ce sont ces mêmes habitudes qui permettent de bien gérer son poids. 

Par ailleurs une perte pondérale même modérée (5 à 10 % du poids de départ) améliore la sensibilité de l’insuline, ce qui est utile qlq soit le niveau d’évolution de la maladie. Elle exerce aussi des effets + sur d’autres facteurs de risques comme l’HTA et les dyslipidémies.

 

Ne faite pas d'auto-médication ! Consulter toujours un spécialiste !  

Non exhaustif, en cours de rédaction.

Sources : docteur JP Curtay, Pierre Van Vlodorp CFNA et CERDEN